• Une vraie famille.

    - Ludivine -

    Depuis que j'ai mis Dragée à la porte, la vie me paraît bien plus difficile. Personne ne s'occupant plus de la cuisine et des autres tâches ménagères, c'est moi qui m'y colle...

    Une vraie famille.

    Et j'avoue n'avoir jamais concocté un plat de ma vie...

    Une vraie famille.

    Il faut croire que mes talents culinaires laissent vraiment à désirer au point que ma fille se sente obligée de me prodiguer des conseils. Si j'ai bien compris, elle a appris tout ça dans les livres... et en observant son aînée, à qui je n'ai moi-même pas souvent accordé un regard. Mes deux grands sont beaucoup moins tendres que mes jumelles, s'ils trouvent ça immangeables, ils me le font clairement savoir à voix haut.

    - Mais t'as mis quoi là dedans, des brocolis ? Je déteste ça en plus !

    Je réprime une grimace, n'arrivant pas à me faire à l'idée que je ne connais absolument pas les goûts de mes enfants en repas. Moi qui pensais faire quelque chose de diététique...

    Une vraie famille.

    Au fil du temps je découvrais toutes ces tâches ingrates que j'avais délaissé à ma belle-fille et qu'à présent personne d'autre ne voulait faire.

    Une vraie famille.

    J'aurais peut-être pu tolérer une traînée pareille sous mon toit plutôt que de la mettre à la porte finalement...

    - Dragée -

    J'avais angoissé quand à la réaction de ma mère biologique en sonnant à sa porte, mais elle ne m'avait ni crié dessus, ni renié, elle m'avait permis de me changer et invité sous son toit. Et à présent elle me serrait dans ses bras, et je pouvais y sentir tout l'amour qu'elle n'avait pas pu me donner durant toutes ces années, comme une douce chaleur qui apaisait mes craintes.

    Une vraie famille.

    Ma mère vivait particulièrement modestement depuis qu'elle avait quitté mon père, j'avais quelque part l'impression qu'elle essayait de prouver qu'elle avait réellement aimé mon père, pas comme Ludivine qui ne vivait que pour l'argent.

    Une vraie famille.

    Pour la première fois depuis longtemps, ce n'était pas à moi de réaliser toutes les tâches à la maison, ma mère m'avait clairement fait comprendre que puisque j'étais enceinte je n'avais pas à faire tout ça. Évidemment je m'inquiétais beaucoup sur la suite, l'accouchement et la façon dont j'élèverais mon enfant... est-ce que j'en étais seulement capable ? Ma mère m'avait passé des tas de livres et donné des conseils, mais je restais tout de même angoissée malgré toutes ses paroles qui se voulaient rassurantes.

    Une vraie famille.

    Ma vie n'était pourtant pas que stress et pensée sombre, je découvrais les joies d'un vrai repas en famille, où je n'avais pas à manger dans mon coin après avoir servi le dîner, je pouvais discuter et apprécier à sa juste valeur chaque jour qui passait, sans me sentir mise à l'écart ou exploitée.

    Une vraie famille.

    J'apprenais au fil des jours à mieux connaître ma mère. Étant sans travail au moment où elle avait quitté mon père, elle avait repris un parcours universitaire malgré qu'elle ait dépassé la trentaine et à présent elle travaillait dans la police. Je l'admirais à ce propos, et ça me rappelait un peu ce que souhaitait faire Victorien plus tard. Pour ma part je tentais de l'aider le mieux que je pouvais, notamment en entretenant le jardin.

    Une vraie famille.

    Victorien m'était d'un vrai soutien, il passait souvent me voir après les cours, cours que j'avais pour ma part arrêté pour en prendre plutôt par correspondance. Il me paraissait parfois beaucoup plus enthousiaste que moi à l'idée du bébé à naître, et pourtant il savait tout comme moi de qui il était...

    Une vraie famille.

    Si je savais pouvoir me confier sans problèmes à ma mère, parler avec Victorien m'était également apaisant. S'il prenait la situation avec sérieux, il restait optimiste et cela m'aidait grandement à ne pas sombrer dans de sourdes peurs qui couvaient dans un coin de ma tête. Quand j’aurais accouché, c'est décidé, je lui dirais...

    Une vraie famille.

    Et évidemment, le moment que je redoutais le plus a fini par arriver, les premières contractions se sont faites sentir, j'ai perdu les eaux, et je crois que je n'ai jamais senti une telle vague de panique m'envahir de toute ma vie. Heureusement que ma mère était là, je ne sais pas comment ça serait passé si j'avais été chez Ludivine ou même si quelqu'un se serait préoccupé de mon sort. Bref, ma vraie mère a vite pris les choses en main et m'a emmené à l'hôpital. Si l'odeur d'antiseptique n'était pas très rassurante les sage femmes étaient quand à elles très gentilles. Après un temps qui me parut interminable et une bonne dose d'anesthésiant, je finis par enfin sortir de l'hôpital, ma fille dans les bras, ma petite Clara.

    Je ne savais que penser de cette petite chose fragile que je tenais dans mes bras avec mille précautions, mais en tout cas je ne pouvais tout simplement pas la détester. Peu importe qui était son père, c'était ma fille, ce monde si cruel ne lui ferait pas de mal, pas comme à moi. Je ne m'attendais pas à voir Victorien à ma sortie de l'hôpital vu l'heure tardive, pourtant il était bien là, et mon cœur faisait des bonds dans ma poitrine.

     

    Une vraie famille.

    Même s'il n'a pas pu s'attarder, il n'a cessé de me poser des questions, si ça c'était bien passé, si c'était un garçon ou une fille, comment elle s'appelait... aucun doute que je le retrouvais dès le lendemain matin sur le seuil de ma porte. Puisqu'on était samedi, il passa la journée avec nous et j'en étais plus qu'heureuse.

    Une vraie famille.

    Pendant que ma mère chouchoutait sa petite fille - par ailleurs je rentrais enfin dans des vêtements de mon âge - je ne cessais de jeter des coups d'oeil en coin à Victorien quand à lui tout aussi extatique vis à vis de ce petit bébé. Je sentais mon coeur s'accélérer et mes mains devenir moites, il fallait que je lui dise... que je me lance...

    Ma mère avait compris et s'était éclipsé dans la chambre avec Clara, je m'approchais donc doucement de lui, le cœur battant la chamade, je ne savais pas quoi dire et plus il me regardait plus je me sentais nerveuse.

    Une vraie famille.

    Au final, un geste valait mieux que des mots, je me lançais en essayant de ne pas laisser ma tête s'envahir de pensées pessimistes qui me bloqueraient.

    Une vraie famille.

    Je ne savais qu'en penser, ce n'était pas comme avec Jeremy, c'était plus doux, moins fougueux, et tous ces sentiments qui se bousculaient pour avoir une place dans mon coeur trop petit pour eux me donnait du mal à définir ce que je ressentais exactement. Je l'avais longtemps considéré comme mon meilleur ami, tout simplement, mais il était aussi une personne de confiance, quelqu'un de bon, gentil et attentionné que j'étais sûre de connaître après tout ce temps passé ensemble, quelqu'un qui pouvait partager mes douleurs et mes peines... celui que j'aimais. Et... oui, là, je voulais lui faire savoir cela.

    Et il ne me repoussa pas, il m'attira plutôt contre lui pour prolonger notre baiser et je devinais qu'il devait patienter depuis longtemps. Alors, quand je lui ai demandé pourquoi il ne me l'avait pas dit, il m'expliqua simplement qu'avec tout ce que j'avais traversé ces derniers temps il n'avait pas osé. Et je me dis qu'il avait raison, peut-être que s'il avait fait le premier pas, j'aurais eu peur, j'aurais pensé à Jeremy, et je n'aurais pas pu accepter mes sentiments.

    Une vraie famille.

    Au fil du temps une certaine routine s'est installée, j'ai repris le lycée, et je passais tout de même le reste de mes soirées avec mon enfant. Je me demande si je serais une bonne mère pour elle, ne serait-ce pas trop difficile pour elle de grandir sans père ? De nouveau des doutes s'installaient dans mon esprit et je tentais de les oublier en lui donnant le plus d'amour possible, si bien que je sombrais dans le sommeil en l'observant elle-même dormir.

    Une vraie famille.

    Et finalement, le voilà, le grand jour pour moi, le temps de passer à l'âge adulte. Je me sens toute bizarre à l'idée de souffler les bougies de mes dix huit ans, j'entre enfin dans le monde des grands. Ma mère a préparé le gâteau, et Victorien est là bien sûr, il est déjà adulte lui, ayant fêté son anniversaire un peu avant le miens. Je me sens à la fois excitée et nerveuse, j'appréhende toutes les responsabilités qui vont me tomber dessus mais en même temps j'aurais mon diplôme, je pourrais travailler, aider ma mère, je n'aurais plus besoin de dépendre de quelqu'un.

    Une vraie famille.

    Et hop, dans un tourbillon, me voici adulte !

    Une vraie famille.

    Hurm... attendez-moi je reviens...

    Une vraie famille.

    Évidemment, dès que je suis sortie de l'armoire, c'est dans les bras de Victorien que je me suis précipitée, ma mère a dû se sentir bien seule en l'instant...

    - Tu te détaches les cheveux maintenant ?

    - Pourquoi ça ne me va pas ?

    - Si tu es parfaite...

    Une vraie famille.

    Ce fut ce moment que choisi Clara pour se mettre à pleurer, ma mère s'éclipsa voir ce qu'elle avait et ce fut ce moment où nous étions seuls tous les deux que choisit Victorien pour capter mon attention, il s'éclaircit la voix avant de commencer d'un ton nerveux que je ne lui connaissais pas :

    - Écoute Dragée j'ai quelque chose à te demander...

    Une vraie famille.

    Je lui retournais un regard interrogateur et il ne perdit pas une seconde de plus avant de mettre un genoux à terre et déclarer, des flammes dans la voix :

    - Veux-tu m'épouser ?

    Une vraie famille.

    S'il n'était pas fermement ancré dans ma poitrine, je suis certaine que mon coeur aurait fait un triple salto avant de s'envoler direction le septième ciel. C'était peut-être trop rapide, inattendu, mais la réponse fusa de mes lèvres avant même que mon cerveau ait eu le temps d'y réfléchir :

    - Oui !

    Une vraie famille.

    C'était comme un rêve, un autre monde, j'étais à présent très loin de mon ancienne vie, je n'avais pas à la supporter celle-la, au contraire je savourais chacune des secondes qui s'écoulaient, j'étais enfin libre, libre et heureuse.

    Les mois qui suivirent filèrent comme le vent, Victorien s'engagea en tant qu'enquêteur, et moi comme cuisinière. Ma mère fêta son anniversaire et devint senior et j'en parlais avec Victorien, mais j'y songeais depuis longtemps : il était temps pour nous d'emménager et de vivre par nous-mêmes, nous avions déniché une modeste maison non loin de la ville, et il était temps pour nous de partir. Par ailleurs, Clara avait elle aussi grandi, et mon coeur se serrait quand je remarquais qu'elle ressemblait énormément à son père, la même peau foncée et des cheveux blonds comme les blés. Mais elle restait ma fille, ma chaire et mon sang, et je l'aimais de toute mon âme.

    Une vraie famille.

    J'embrassais une dernière fois ma mère, la remerciant de tout ce qu'elle avait fait pour moi, avant de partir vivre par mes propres moyens, sans crainte de l'avenir, car je savais que je ne serais pas seule à l'affronter.

    ~~~

    Et voilà pour Dragée, je suis quand même trop sympa je trouve /SBAF/ On va retourner chez les Muscadet mais ne vous inquiétez pas, on reverra Dragée d'ici quelques temps ^^ ('fin pas de suite j'pas d'idées de crasses pour elle...)

    Bon, moi et le romantisme ça fait quatre, donc si ça vous fait l'impression d'avoir été écrit avec les pieds, c'est normal ouch


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  • Le temps file...

    - Lucie -

    Amandine allait un peu mieux depuis notre dernière conversation, je ne la voyais plus autant qu'avant devant cette sinistre tombe. Moi par contre je m'y rendais régulièrement, en particulier le soir alors que tout le monde dort, quand j'étais sûre que personne ne me surprendrait en train de me faufiler dehors. Je m'assois dans le peu d'herbe que comporte notre jardin et je fixe l'épitaphe en réfléchissant à comment je m'y prendrais pour le ramener... Scientifiquement parlant, personne n'a encore jamais réussi à ramener quelqu'un du pays des morts.

    Ce soir-là cependant, une surprise m'attendait. Une brise soudaine me fit frissonner et l'air me sembla plus humide quelques instants, alors que je me retournais, je tombai nez à nez avec un spectre... j'avais entendu parlé de ces effrayantes apparitions, mais étrangement celle-ci ne me faisait pas peur, avec son nez en patate et son visage joufflu, ça m'inspirait même la sympathie. Vu la situation, difficile de ne pas deviner à qui j'avais à faire. J'adoptais donc une attitude décontractée avant de saluer celui que je pensais être ce fameux père si absent de ma vie.

     

    ?

    - Salut p'pa !

    - Euh... ?

    - Je suis ta fille, Lucie ! J'étais toute petite quand tu es mort, tu te souviens ?

    - Effectivement, le temps passe drôlement vite dans le monde des vivants...

    Le temps file...

    - Ouais ouais c'est génial... bon écoute papounet, j'ai une mission à accomplir, alors je vais profiter que tu sois un ectoplasme pour te poser quelques questions !

    - Euh... d'accord.

    - Bien. Y a un monde après la mort ? Genre l'Enfer, le paradis tout ça...

    - Un truc qui y ressemble, on est censé rejoindre l'Observateur, mais la dernière fois que je suis monté au ciel un panneau "patientez j'astique ma tronçonneuse" m'a bloqué du coup je reste en bas...

    - Ah... du coup je suppose que si t'as jamais vu l'être pseudo-divin de notre chez-nous c'est pas trop possible de passer un deal... t'as déjà discuté avec des zombies ? Comment ils ont fait pour ressusciter ?

    - Ben en fait ça c'est un enchantement...

    - Zut, il va falloir que je réfléchisse à autre chose, il me faudrait des livres plus anciens... j'en trouverais peut-être en Egypte ou dans un pays étranger... y a Moonlight Falls éventuellement.

    - Tout va bien ?

    - Minute je cogite, j'aurais jamais cru que ce serait si difficile à trouver comme solution...

    Le temps file...

    - Bon, écoute papounet, j'vais dormir j'ai les neurones en ébullition là, faut qu'j'les repose ils fonctionneront mieux demain. Tu m'fais signe à ton prochain passage ok ? J'aurais sans doute d'autres questions à te poser... mais attends pas que je sois adulte hein !

    - Euh... d'accord...

    - Allez à tout' !

    Je retournais fissa au lit, demain je me pencherais sur de nouvelles pistes, je trouverais la solution !

    - Ludivine -

    Ma mère est morte. J'ai appris la nouvelle ce matin et, même si je l'ai toujours détesté, cela me fait bizarre de me dire qu'elle n'est plus là, au final cette éternelle compétition avec ma mère m'avait fait avancer, elle m'avait tout appris et, bien que ses méthodes soient fort contestables, je lui étais redevable.

    Le temps file...

    Peu de temps après, l'anniversaire de mes filles venait, je me sentais vieillir à chaque seconde, mais demeurait heureuse pour elles.

    - Lucie -

    Étant l'aînée, je passe la première, si Amandine n'arrête pas de me harceler pour que je lui dise si ça fait mal dès que j'aurais soufflé mes bougies, je suis sereine. J'ai lu des tas de livres sur le passage à l'adolescence, à part l'avalanche d'hormones qui va m'accueillir, tout devrait bien se passer...

    Le temps file...

    Et un tour sur moi-même plus tard...

    Le temps file...

    - Alors à quoi je ressemble ?

    - Eurk, fonce dans l'armoire !

    Pas la peine de le prendre comme ça, elles sont pas si mal assorties les couleurs... mais bon, la chemise de cow boy c'est pas trop mon style. Un coup d'oeil vers mes frères me confirme que je ferais mieux de filer me changer.

    - Tu t'es coiffée avec un pétard ?

    - Franchement quels genres de mec tu comptes attirer avec cet accoutrement ?

    Le temps file...

    C'est bon j'ai compris...

    Le temps file...

    Voilà qui est mieux, j'espère qu'Amandine a pas grandi pendant que j'avais le dos tourné...

    Le temps file...

    C'est bon, juste à temps pour les applaudissements.

    Le temps file...

    - Fais attention Nick tu vas finir par t'étouffer...

    - Pfouuuuhouuu ! Argh ! Pff... pfff...

    Qu'est-ce que je disais...

    Le temps file...

    C'est alors qu'on faisait tous des têtes de gros benêts que ma soeur a soufflé...

    Le temps file...

    - Pitiééé donnez moi une tête potable !

    Comme quoi elle a plus peur de son apparence que de la douleur maintenant...

    Le temps file...

    - Raah j'ai un look de grand mère...

    Le temps file...

    - Je reviens, commencez pas sans moi !

    Le temps file...

    - Euh...*toussote* loin de nous cette idée...

    Le temps file...

    - Alors, vous en pensez quoi ?

    - T'es bonne pour faire le trottoir.

    - Ah, c'est pas moi qui l'ait dit !

    Le temps file...

    - Pfff ! Z'êtes vraiment trop bêtes !

    Oh-ho, il est temps de détendre un peu l'atmosphère.

    - Bon, on peut manger maintenant ?

    - Mouii...

    Le temps file...

     

    - J'te ferais regretter ça Lars !

    - Ouais ouais... au fait qui a fait le gâteau ? Il est pas aussi dégueu que c'que j'm'attendais.

    - Eh bien euh... je l'ai commandé au pâtissier du coin...

    - J'me disais aussi que pour une fois on n'avait pas essayé de nous empoisonner...

    - Lars t'es pas sympa !

    - Mais je cherche pas à l'être.

    - Pff...

    Tandis que les autres discutent, je me demande combien de calories ça fait tout ça...

    Et je crois même que j'y réfléchis un peu trop...

    Le temps file...

    Puisqu'on avait grandies, maman a fait faire des travaux dans sa chambre pour nous en aménager deux nouvelles privées. C'est petit mais confortable, de toute façon je ne m'attarde pas dans ma chambre, il n'y a que Amandine qui passe des heures à contempler son reflet dans le miroir. Je crois qu'elle veut devenir une super star belle et reconnue dans tout Bridgeport.

    Le temps file...

    En tout cas voici un rapide tour des lieux en commençant par ma chambre :

    Le temps file...

    J'ai mon propre ordinateur et même la télé !

    Le temps file...

    Et enfin celle d'Amandine qui a écopé de la grande baie vitrée. Je suis pas sûre qu'elle réalise que tout le monde peut voir son espace privé de dehors, heureusement que derrière la maison il n'y a que le vide...

    Le temps file...

    A présent que nous sommes au lycée, les devoirs sont plus difficiles, si j'y arrive sans problèmes, ce n'est pas le cas de ma soeur...

    Le temps file...

    La plupart du temps elle s'énerve et abandonne pour aller se recoiffer, si elle se penchait un peu plus sur les mathématiques plutôt que son physique, elle ne galèrerait pas autant...

    - Amandine -

    Je déteste l'adolescence ! Les profs chiants, la transpiration et l’acné ça me casse les bonbons ! Enfin, quand je ne suis pas en train de me creuser la tête sur un problème, au téléphone avec une amie ou en train de me choisir une nouvelle tenue, j'aime bien regarder les fréquents duels que se font Lars et Lucie aux échecs.

    Le temps file...

    Évidemment, je soutiens toujours ma soeur, c'est la meilleure ! Lars se débrouille pas mal non plus, mais il s'exerce depuis longtemps alors ça compte pas !

    N'empêche qu'eux maîtrisent ce jeu depuis l'enfance alors que moi toutes ces règles me rendent chèvre...

    Le temps file...

    Au départ, mon frère rageait beaucoup de se faire tout le temps étaler par Lucie, mais je crois que maintenant il est habitué...

    Le temps file...

    N'empêche qu'il abandonne pas, il dit que ça lui donne l'occasion de progresser. En tout cas quand Lucie joue son premier coup, c'est toujours le pire moment, parce que son adversaire doit essayer de deviner sa stratégie. Moi j'y comprends rien alors je me contente de regarder, c'est comme un film à suspens ! En plus ils font pleins de mimiques bizarres que je trouve très drôles. Parfois j'essaie de me sentir concernée par leur charabia...

    Le temps file...

    - Wouhou ! Super ! Bravo !

    - Chuuut !

    - Désolée...

    Le temps file...

    - Alors pas trop déçu ?

    - Zut, j'y croyais pourtant...

    Enfin, j'vous rassure, je passe pas mon temps à les regarder jouer, j'aime bien m'exercer sur le piano du salon, mais bizarrement ça fait fuir tout le monde... J'espère tout de même devenir une pianiste reconnue plus tard !

    Le temps file...

    Quand on me fait savoir que ma musique n'est plus supportable, je m'assois devant la table d'échec en espérant comprendre un peu la logique de la chose.

    Le temps file...

    Pourtant même avec l'aide de mon frère je joue comme un pied et je me fais avoir bêtement.

    Le temps file...

    - Alors ? Alors ? C'était bon ?

    - Echec et mat.

    - Maieuh !

    Bon, il me fait pas vraiment de cadeau non plus, mais je crois que je suis pas faite pour ce genre de choses qui demandent beaucoup de logique. C'est pas comme ma soeur, elle a demandé à ma mère tout un arsenal d'objets scientifiques qu'elle a installé dans le garage pour pas faire trop de bruit, nous irradier ou nous faire inhaler des produits toxiques, selon ses dires, c'est très rassurant...

    Le temps file...

    Au final, il n'y a que Nick qui se rend encore au garage pour admirer la nouvelle voiture que maman lui a acheté, il aime bien étaler sa richesse devant les filles. Cependant il doit être un tantinet suicidaire, quand Lucie a besoin d'un cobaye, c'est toujours sur lui que ça tombe...

     

    Le temps file...

    - Euh... t'es sûre que c'est safe ton truc ? Ch'uis pas très rassuré...

    - Mais oui t'en fais pas, j'enregistre juste tes ondes cérébrales...

    Le temps file...

    - Euuuuh... et... et les éclairs ? C'est normal ?

    - Oui oui t'en fais pas je te dis, j'ai bientôt fini...

    - O... ouais... dépêche-toi hein ?

    Le temps file...

    - Eh c'est fou ! Quand je dis que t'as les idées mal placées ! C'est même biologique regarde ! Eh, où tu vas ? Reviens !

    - Jamaiis !  comme dirait nico : j'ai piscine !

    ~~~

    Et voili voilou ! J'espère que ça vous aura plu ! Dans le prochain chapitre, nico et dulce vous allez être contents c'est le tour de Ludivine... bad ('fin ce sera progressif mais cette fois je m'y colle x) )


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  • Un Nouvel Amant ?

    - Ludivine -

    L'âge me rattrapait... inexorablement...

    ?

    Chaque coup d'oeil dans le miroir était une véritable épreuve, aucun produit ne pouvait faire disparaître ces rides qui pointaient...

    ?

    Je me sentais vieille, et moche. Je m'occupais de la maison, des enfants, et je n'avais plus une minute à moi.

    Puis un jour, il est apparu en face de chez moi et m'a salué, comme n'importe quelle jeune femme.

    ?

    Il s'appelait Luxus Richwald, il s'adressait à moi et se comportait comme en présence d'une reine, je dois avouer que ses prunelles dorées me faisait fondre...

    ?

    Je l'ai invité chez moi et nous avons longuement discuté, je le dévorais du regard et chaque parole, chaque compliment de sa part, me faisait me sentir comme vingt ans de moins.

    ?

    Je l'ai revu plusieurs fois et nous nous sommes rapproché, nous avons appris à nous connaître...

    ?

    Ce jour où nous nous sommes embrassés devant la piscine fut comme le plus beau de ma vie, dans ses bras forts et musclés, je me sentais revivre.

    Il m'apprit à m'aimer à nouveau...

    ?

    Pourtant je continuais d'anguoisser, j'allais bientôt passer sneior et lui n'était encore que jeune adulte. Qu'allait-il advenir de notre nouveau couple ?

    Un matin, toutes mes craintes se concrétisèrent...

    ?

    Voilà, j'étais vieille, moche, hideuse... plus jamais Luxus ne me regarderait de la même manière. Il m'avait affirmé tant de fois qu'il m'aimerait même si je devenais laide mais le temps ne pouvait pas nous bercer d'illusions éternellement... Il fallait pourtant que je tente quelque chose, je devais avoir le coeur net sur ses sentiments pour moi... J'espérais encore...

    ?

    Je lui donnais rendez-vous un soir pourlui montrer la chose que j'étais devenue...

    - Voilà Luxus, tu vois bien que toi et moi ce n'est pas possible...

    ?

    - Mais non, que dis-tu ? Je te trouve toujours aussi belle et rayonnante...

    - Ne me mens pas...

    - Je ne te mens pas...

    ?

    - Luxus, je veux connaître tes vrais sentiments.

    - N'en vois-tu toujours pas la profondeur ? me demanda-t-il d'un air peiné.

    Il était temps pour moi de lui faire passer cette dernière épreuve...

    ?

    - Alors serais-tu prêt à donner ta vie pour une vieille femme comme moi ?

    ?

    - Mais avec joie ! mazette la taille du diamant

    ?

    - Qu'en dis-tu Ludivine ? Ne perdons pas plus de temps et marions nous sur le champ.

    J'acceptais avec joie et sortais ma plus belle robe, bien que je ne rentre plus dans mon ancienne robe de mariée, Luxus partit se changer et me rejoignit un peu plus tard sur cette même terrasse où Rê et moi nous étions mariés...

    ?

    J'étais au septième ciel, rien n'aurait pu me rendre plus heureuse...

    ?

    ~~~

    Et... couper ! Oui j'ai envie de vous faire languir encore un peu he Oui oui z'inquiétez pas c'est bien le tour de Ludivine ^^'

    Bon jessaierais de poster la suite plus tôt quand même si j'y pense. J'ai les Sims 4 à tester quand même :p


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  • Se faire avoir.

    - Lars -

     Mon idiote de mère avait fait fort...

    On récolte ce que l'on sème.

    Cela faisait un moment que j'observais ses faits et gestes, et il était plus que temps que je prenne les choses en main. Je n'arrivais pas à croire qu'elle se soit fait bernée aussi facilement par cet espèce de gérontophile. Je me réjouissais de la voir vieillir, on en était bientôt débarrassés, mais je n'avais pas prévu qu'elle s'entiche de cet arriviste et encore moins à ce qu'elle se marie à lui en moins d'un mois.Ce n'était pas bon du tout ça.

    Je m'arrangeais pour la choper afin de lui toucher quelques mots tandis que Luxus partait je ne sais où, salle de bain je crois.

    On récolte ce que l'on sème.

    - Maman, s'il te plaît, ouvre-les yeux, tu ne vois pas qu'il se joue de toi ?

    - Mais non mon chéri, ton beau père est un homme fantastique ! N'es-tu pas heureux pour ta mère ? Regarde la splendeur de cette toute nouvelle bague !

    On récolte ce que l'on sème.

    Complètement sénile...

    Je perdis assez vite mon sang froid, elle avait jeté la bague que lui avait offert mon père sans hésitation, et elle osait se pâmer de la sorte devant moi ? Je tachais immédiatement de la remettre à sa place :

    - Idiote ! Il n'en a rien à faire de toi ! C'est ton argent qu'il veut ! C'est pourtant évident !

    On récolte ce que l'on sème.

    - Grumph...

    Je voyais son visage se fermer, elle rentrait dans sa coquille et je réalisai que c'était perdu d'avance avec elle.

    On récolte ce que l'on sème.

    - Ne me parle pas sur ce ton jeune homme ! Je suis encore ta mère, et je peux bien faire ce que je veux de ma vie et de mon argent, tes insultes ne nuiront pas à mon bonheur !

    Bonheur... elle allait vite revenir à la réalité celle-là. Je sortis de la pièce fulminant, j'avais grandement envie de déverser ma colère sur elle, mais ce n'était pas le moment, il y avait plus urgent... mes craintes se confirmèrent alors que je passais devant la salle de bain et y entendit une voix.

    On récolte ce que l'on sème.

    - Bien joué Luxus, tu l'as eu cette vieille peau ! Personne ne peut te résister, maintenant à moi la fortune !

    Quel imbécile... ça ne se passera pas comme ça, c'est de mon héritage dont on parle, et je ne le laisserais pas tomber entre les mains d'un type dans son genre.

    Je descendis dans le salon et m’asseyais devant la table d'échec, il fallait que je réfléchisse, que je trouve une stratégie pour me débarrasser de ce gêneur...

    On récolte ce que l'on sème.

    Tout à mes réflexions, je ne remarquai pas Lucie qui s'approchait. Sans doute revenait-elle de la tombe de papa qu'elle visitait chaque soir, bien qu'elle croit qu'on ne la voit pas...

    On récolte ce que l'on sème.

    - Eh bien alors Lars, à quoi tu peux bien penser à une heure pareille ?

    - Des choses graves... dis moi comment ferais-tu pour te débarrasser d'un gêneur ?

    On récolte ce que l'on sème.

    - Ouh la... elle fait peur ta question tu sais... ça dépend ce que tu entends par t'en "débarrasser", mais tu ferais mieux de faire attention...

    - C'est bon y a pas à s'en faire je sais ce que je fais, mais peu importe si tu ne veux pas m'aider...

    On récolte ce que l'on sème.

    - Eh ne le prends pas comme ça, je voudrais juste t'éviter les ennuis... en quoi je peux t'aider ?

    - Tu vois Luxus, le nouveau copain de maman ?

    - Oui ?

    - Il se sont mariés.

    On récolte ce que l'on sème.

    - Quoi ? Sérieusement ?

    - Oui, il y a à peine une heure.

    - Mais pourtant... enfin, j'étais contente de voir maman heureuse mais...

    - Oui, il ne l'aime pas. Il faut trouver un moyen d'écraser ce parasite.

    - Hum... ok, Lars. Je te suis, mais seulement si tu ne me promets de ne rien faire de risqué d'accord ?

    - C'est d'accord.

    - Bon, alors j'ai peut-être une idée qui pourrait te servir de point de départ...

    Je savais que ce n'était pas une mauvaise idée de lui demander à elle, après il me suffira de tourner le tout "à ma sauce"...

    - Ludivine -

    Depuis que nous sommes mariés, Luxus ne passe plus autant de temps en ma présence qu'avant, il me regarde à peine...

    On récolte ce que l'on sème.

    ...on pourrait même dire qu'il vit sans moi, comme si... comme si je n'étais déjà qu'un cadavre, un fantôme dans sa vie, adieu belles paroles de réconfort sur la vieillesse qui me rattrapait, de plus en plus je sentais l'ombre de la Mort peser au-dessus de ma tête...

    On récolte ce que l'on sème.

    Etais-je aveuglée comme me l'avait si aimablement fait remarquer mon fils ? N'étais-je que la victime d'une machination de cet homme ? Machination que j'avais moi-même fomenter par le passer à l'encontre de Rê...

    On récolte ce que l'on sème.

    Pourtant je préférais me dire qu'il avait juste besoin d'un peu de temps pour se faire à l'idée d'être fraîchement marié, je fermais les yeux en le voyant partir si souvent en salon mondain plutôt que de rester en ma compagnie, je préférais vivre dans une douce illusion...

    - Lars -

    A présent  tout est en place, je suis sûr de mon coup, je n'ai qu'à fêter mon anniversaire qui arrive dans pas longtemps, remplir quelques papiers et exécuter mon plan...

    On récolte ce que l'on sème.

    Il n'y avait plus qu'à être patient, j'en serais bientôt débarrassé...

    ~~~

    Voili voilou, la suite la prochaine fois ;)

     

     


    4 commentaires
  • Se débarrasser d'un gêneur.

    - Lars -

    Il avait mis du temps à arriver celui-là, mais enfin Nick et moi fêtions notre anniversaire...

    Se débarrasser d'un gêneur.

    Je dois dire que c'est pas trop tôt, parce qu'avec toutes les contraintes de l'adolescence, genre ce pénible couvre feu pas du tout pratique pour gérer ses petits traffics, je suis content d'en être débarrassé.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    Tout le monde était à fond...

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - Encore des rides...

    Plus ou moins...

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - Courage mec, j'espère que t'aura une tenue potable...

    Merci soeurette de ton soutien indéfectible...

    Se débarrasser d'un gêneur.

    Allez on se dépêche j'ai un plan à mettre en place moi.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - Roh la loose...

    Ouais ok... il est plus que temps d'aller faire un tour dans cette armoire... Bon évidemment, j'ai attendu que Nick grandisse avant.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - A moi le crac crac !

    Se débarrasser d'un gêneur.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    (Admirez le pouvoir esthétique de Paint (si vous voyez pas les dialogues même en cliquant sur l'image dites le))

    'Fin bref, on a tous les deux fait un petit tour dans la commode avant de revenir partager le gâteau.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - Oh la la... mes yeux remercient l'existence de la mode...

    - Ça va c'était pas si terrible que ça...

    - Oh que si ! Tu te rends pas compte Lucie !

    - Mouais...

    Se débarrasser d'un gêneur.

    Dites donc c'est une manie aujourd'hui de traverser des trucs...

    Se débarrasser d'un gêneur.

    En tout cas l'autre était à fond dans son hypocrisie, de toute façon j'ai bien cogité sur mes plans, il va pas squatter longtemps chez moi celui-là...

    C'est pour ça que dès qu'on en eu terminé avec le gâteau et que tout le monde était retourné vaquer à ses occupations, je le retrouvais devant la télé. Cette espèce de larve ne se doutait même pas de ce qui allait lui tomber sur la tête.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    En attendant mon anniversaire, j'avais eu tout le temps d'étudier cette vermine et de me renseigner dessus. Comme je l'avais déjà deviné, ce n'était qu'un arriviste avide de pouvoir et d'argent qui avait jeté le dévolu sur ma mère. Et évidemment, comme cette vieille peau est en mal d'amour et se voit vieillir à chaque seconde qui passe, il n'a eu aucun mal à la séduire et la convaincre de la "sincérité" de son amour. Depuis il ne faisait que se prélasser dans le jacuzzi ou devant la télé en ignorant superbement ma mère qui errait quand à elle dans la maison, affiliée aux tâches ménagères quand les services ne faisaient pas leur travail. Qu'elle ne compte pas sur moi pour l'aider ou la prendre en pitié elle a bien mérité ce qu'il lui arrive.

    Enfin... revenons-en à nos moutons. S'il a bien choisi sa proie, Luxus n'est pas quelqu'un de très malin, mis à part ma mère on voit tous clairement dans son jeu. Je pense qu'il sera facile de le manipuler et le conduire à sa perte... Et ce sera beaucoup plus simple d'homme à homme.

    Se débarrasser d'un gêneur.

     - Hé mec il faut que je t parle d'un truc sérieux.

    - Euh... ça peut pas attendre ? Y a Angelina Polie qui passe à la télé là... Regarde moi ce tour de poitrine dis donc...

    - Mais on s'en tape de cette nana Ouais ouais super intéressant... je suis sérieux y a un truc que tu dois savoir sur cette maison...

    Comme j'avais pris un ton très sérieux à la limite du dramatique, il se décrocha de l'écran pour me regarder avec un air un peu plus concerné.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - Bon vas-y raconte...

    - Tu sais qui est Rê Bus-Muscadet et comment il est mort ?

    - Ouais c'est l'ex-mari de Ludivine - le noyé - et alors ? Si tu viens pleurer ton père franchement j'pas l'temps...

    Quel abruti celui-là, si j'avais besoin de quelqu'un pour ça je me serais certainement pas adressé à lui... enfin bon.

    Se débarrasser d'un gêneur.

    - Ben  tu sais ce qu'on dit sur les fantômes qu'ont pas trouvé le repos... ils hantent encore l'endroit après leur mort...

    - Hum... o-ouais... mais tu me raconterais pas des histoires là ?

    Je hausse les épaules, ne m'attendant pas de toute façon à ce qu'il y croit immédiatement, avant de lâcher :

    - Je me fiche que tu me crois ou non, je te préviens c'est tout, je ne voudrais pas qu'il te fasse de mal pour avoir pris sa femme... Un conseil : surveille sa tombe de temps à autre.

    Un frisson le parcourut et je me levai l'air de rien, en ayant terminé pour l'instant.

    Maintenant, il ne restait plus qu'à espérer que papa se dépêche de revenir du pays des morts tant que le doute est planté dans l'esprit de cette andouille...


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