• La vérité.

    - Lars -

    Il y a quelques temps, les jumelles ont fêté leur anniversaire, d'abord Lucie...

    Puis Amandine...

    Du coup elles sont passées du stade de larves inutiles qui pleurent tout le temps à celui de euh... petit bourgeon ? En tout cas elles sont plus mignonnes, même si elles pleurent toujours autant, surtout Amandine qui ne semble jamais satisfaite quoi que l'on fasse. Enfin bon, de toute façon c'est pas moi qui m'en occupe, juste maman, même si j'aime bien jouer avec elles de temps en temps, elles sont rigolotes. C'est un peu bizarre d'être grand frère, je me dis qu'il faut que je les protège de toute menace, de tout ennemi...

    Il y a un proverbe qui dit "soit proche de tes amis, mais encore plus proche de tes ennemis". Ma mère est une ennemie, alors quand elle discute avec moi ou me demande de faire mes devoirs, je lui souris et je joue le fils attentif...

    Mais je sais qui elle est vraiment...

    Cela doit bientôt faire deux ans que je l'ai vu au bord de la piscine, le soir où mon père est mort. Elle n'a rien fait pour l'aider, il n'y avait aucune émotion sur son visage... alors j'ai compris, j'ai compris qu'elle avait tout manigancé. C'était de sa faute si papa avait disparu d'un seul coup. Maintenant son passe-temps c'est de hurler, oh pas sur nous, juste sur Dragée et tant mieux ça m'embêterait d'avoir à la remettre à sa place. Dragée est trop gentille pour riposter alors elle fait un excellent souffre douleur cette andouille, je crois qu'elle s'en rend même pas compte.

    Le seul qui vaille la peine que l'on se confie à lui finalement, c'est Nick. Mais je crois qu'il aime bien maman, enfin c'est sa mère après tout ça peut se comprendre... mais après tout ce temps je me suis dit qu'il était peut-être temps de lui ouvrir les yeux sur sa "maman chérie". Du coup, un soir alors que Dragée dormait et ne risquait pas de nous entendre - elle tient de notre père avec son sommeil de plomb - je l'ai pris à part pour lui parler seul à seul.

    - Nick, j'ai un truc grave à te dire.

    - Qu'est-ce qu'il y'a ?

    - C'est à propos de maman.

    Il m'observa intrigué en haussant un sourcil, je devinais aisément ce qu'il pouvait bien se dire, qu'est-ce que je pouvais savoir de plus que lui à propos de maman ? J'allais droit au but sans essayer de le ménager :

    - C'est maman qui a tué papa.

    Il secoua la tête en retroussant le nez avec une moue qui signifiait clairement qu'il ne me croyait pas.

    - Ça va pas, qu'est-ce que tu racontes ? Maman elle aimait papa ! Pourquoi elle l'aurait tué ?

    Je soupirai, qu'est-ce qu'il pouvait être naïf celui-là !

    - Maman n'aime pas papa, elle ne s'est mariée avec lui que pour son argent !

    - T'es parano !

    - Pas si fort ! J'étais là quand papa est mort, j'ai tout vu tu sais.

    Il allait protester mais referma la bouche en me regardant dans les yeux, cherchant certainement à savoir si c'était une blague ou si j'étais sérieux. Malheureusement j'étais le plus sérieux du monde. Je poursuivis :

    - Papa ne s'est pas noyé tout seul figure-toi, maman a fait installer la barrière pas pour nous protéger mais pour piéger papa ! Elle était à côté de la piscine quand il est mort, et elle a regardé la Faucheuse l'emporter sans rien faire !

    A présent il me regardait d'un air horrifié.

    - Mais c'est pas possible...

    Je soupirai et insistai :

    - Bien sûr que si ! A ton avis pourquoi la barrière a disparu juste après la mort de papa ?

    - Ben... maman avait dit que c'était pour pas répéter la même erreur et qu'on finisse comme papa...

    - Mais non, c'est pour se débarrasser des preuves !

    Je le vis fixer ses pieds, il n'avait pas vu autant de films policiers bourrés de complots que moi, il pouvait pas comprendre ! Mais je savais qu'il me croyait, j'étais son jumeau j'avais aucune raison de mentir. Il finit par relever la tête avec une moue triste.

    - Mais... qu'est-ce qu'on va faire alors ?

    Je me penchais à son oreille avec un air très sérieux.

    - Il faut rendre la pareille à maman, elle n'avait pas le droit de nous prendre papa, c'est qu'une égoïste !

    - Ch'uis d'accord, papa me manque mais... tu comptes faire quoi ?

    Ah, j'y avais pas encore réfléchi...

    - On pourrait euh... mettre de l'arsenic dans sa nourriture ?

    - Mais elle en a eu dans le ventre pendant neuf mois, tu crois pas qu'elle est immunisée ?

    - Hein ?

    - Rien, tu disais ? Moi j'veux pas aller en prison Lars...

    - Bah on peut toujours faire porter le chapeau à Dragée.

    Nick me regarda d'un air choqué en protestant :

    - Mais ça s'fait pas !

    - Baisse d'un ton ! C'est pas vraiment notre soeur de toute façon, 'suffit de voir comment agit maman en sa présence...

    - Mais je veux pas être orphelin moi...

    Hum, j'avais pas pensé à ça, c'est vrai que j'ai pas vraiment envie que l'assistante sociale vienne nous chercher... si ça se trouve elle nous séparerait ! Je réfléchissais à voix haute :

    - Ouais t'as raison... faudra attendre qu'on grandisse un peu...

    - Et si maman essayait de nous tuer nous aussi ? remarqua Nick inquiet.

    Je lui souris pour le rassurer.

    - T'en fais pas, je vois pas quel intérêt maman aurait à le faire, puis de toute façon je te protégerais !

    - Lars t'es le meilleur.

    On se prit dans les bras, personne ne nous séparerait et maman n'avait qu'à bien se tenir...

    ...

     

    - Prêt pour le grand saut frangin ?

    - Plus que jamais frangin !

    Aujourd'hui nous fêtions notre anniversaire. J'étais surexcité, j'allais enfin devenir adolescent ! On ne me prendrait plus pour un gamin et je pourrais enfin commencer à me concentrer sur mon objectif : devenir le maître du monde. Ouais ça paraît gros comme ça mais j'ai bien réfléchi et je suis sûr que je peux le faire, ça m'a pas l'air d'être compliqué il suffit d'avoir les bons alliés et les compétences ! J'ai déjà constitué tout un réseau dans mon école, pleins de copains vont me soutenir !

    On a décoré la salle à manger avec des ballons pour l'occasion, il y a un gros gâteau rien que pour nous sur la table ! Tout le monde s'est mis sur son 31, j'ai vraiment hâte d'être grand et Nick aussi !

    C'est moi qui passe en premier, vu que j'ai 14 minutes de plus que mon frère. On échange des regards complices avant que je ne souffle.

    Et hop...

    Non vous ne verrez rien sur l'horreur qui est sortie de ce nuage de paillettes, je suis parti directement vers l'armoire la plus proche.

    Me revoilà, au tour de mon frère maintenant...

    Et hop...

    Lui aussi a vite filé vers l'armoire et est vite revenu partager une part de gâteau.

    - C'est pas juste vous aviez pas le droit de commencer sans moi...

    Bah, il s'en remettra, on avait faim nous ! Bon j'en reprends une...

    Après que Dragée ait débarrassé la table on s'est vite retrouvés pour résumer tout ce qu'il nous était possible de faire en étant ados. Moi je vais direct commencé à améliorer ma compétence athlétisme, déjà que je me débrouille en logique. Nick aussi voulait améliorer sa compétence athlétisme mais pour une toute autre raison : les filles. Moi j'en vois pas l'intérêt, mais s'il est content ça me va...

    Le soir, j'ai été assez surpris de rencontrer un fantôme, un vrai ! Et pas n'importe lequel...

    - Salut papa !

    - Euh...

    - C'est Lars ! Tu ne me reconnais pas ?

    - Ah ! Lars ? C'est que tu as vraiment... grandi !

    Je ne cachais pas le sourire qui retroussa mes lèvres, ouais maintenant les choses sérieuses pouvaient commencer ! J'en profitais pour lui glisser :

    - Tu sais, je sais que c'est Ludivine qui t'a tué.

    Son expression choquée parlait d'elle-même.

    - Mais... qui t'a ... ?

    - Personne, répondis-je pas plus embarassé que ça par mes révélations, j'étais là quand c'est arrivé c'est tout.

    Il avait l'air de plus en plus étonné, il balbutia :

    - Oh... mais... je pensais...

    Je haussai les épaules avec un demi sourire :

    - Ne t'en fais pas, je ne vais pas laisser ça comme ça.

    Sur cette affirmation, je me détournai et rentrai à l'intérieur, ne voyant pas son expression attristée et inquiète...

    ~~~

    Chapitre entièrement raconté par Lars cette fois, c'est de famille s'il est pas net :p

     


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  • Les hormones font de drôles de trucs.

    - Dragée -

    Vu que Lars et Nick sont adolescents maintenant, ils ont réclamé leurs chambres personnelles. Du coup voilà ce qu'on obtient après les travaux :

    ?

    La chambre de Nick...

    ?

    ... et celle de Lars.

    Maintenant, on peut se demander : où est-ce que je dors moi ? Ben Ludivine s'est pas posée la question, y a pas la place donc maintenant je couche sur le canapé du salon.

    ?

    Même si Lars et Nick ont grandi, c'est toujours moi qui m'occupe des tâches ménagères, et Ludivine dit rien alors évidemment ça ne change pas. D'ailleurs dès qu'elle fait une remarque quelconque à Lars il lui explose littéralement à la figure.

    ?

    Il lui mène la vie dure, un peu comme s'il était rancunier. Souvent ça la choque tellement qu'elle n'a même plus l'envie de me crier dessus.

    ?

    Vu les têtes qu'elle fait à mon avis elle doit se dire qu'elle a raté quelque chose dans l'éducation de son fils... Enfin, je vais pas la plaindre vu l'enfer que je vis à cause d'elle.

    ?

    Lars passe son temps sur l'ordinateur, apparemment il "agrandit son réseau". Je ne veux pas savoir ce que ça veut dire, surtout quand on voit le blog qu'il tient "Conquérir le Monde" il me fait encore plus flipper que quand il était encore enfant.

    ?

    Nick, lui, est continuellement scotché à son téléphone flambant neuf, souvent le dernier en vente, 3000 simflouz l'unité, tout ça pour quoi ? Deux pixels de plus et 1 GO supplémentaire de mémoire ? Franchement je ne vois pas l'intérêt d'exiger les derniers modèles, la fonction d'un téléphone c'est quand même téléphoner...

    Régulièrement, il ramène des filles à la maison, et Ludivine ne dit rien contrairement au jour où j'ai amené mon meilleur ami.

    ?

    Franchement ça m'énerve, s'il ressent tellement le besoin de draguer tout ce qui a une poitrine et des fesses, pourquoi il le fait pas dans sa chambre puisque lui en a une plutôt que n'importe où dans la maison ?

    ?

    En plus ces cruches se font toujours avoir, je ne sais pas comment fait mon frère mais en tout cas les filles il les collectionne.

    ?

    Elles ne se posent même pas de questions, pourtant je crois pas qu'il ait une réputation de fidèle pour l'éternité celui-là...

    ?

    En tout cas je profite que Ludivine soit occupée à gérer les humeurs de l'un et le batifolage de l'autre pour sortir un peu. Je retrouve Victorien bien sûr, mais je rencontre également d'autres personnes en ville bien plus intéressantes que ma supposée famille.

    Finalement est venu le moment pour les jumelles de grandir...

    ?

    Lucie d'abord...

    ?

    ... puis Amandine, et les voilà après un rapide tour dans la commode :

    ?

    J'espère qu'elles seront plus chouettes avec moi que Lars et Nick, même si avec une mère comme Ludivine ça me paraît difficile...

    - Ludivine -

    J'ai réaménagé ma chambre pour y placer un lit double pour les filles. Je suis fière d'elle, elles sont jolies et bien élevées. On n'a pas vraiment l'espace pour des chambres privées mais elles comprennent parfaitement et s'entendent très bien ensemble.

    ?

    Peu après l'anniversaire de mes grandes filles est donc venu le mien...

    ?

    Je ne voulais pas le fêter devant mes enfants, que penseraient-ils en voyant leur mère vieillir ? J'avais vraiment peur de commencer à défraîchir mais...

    ?

    ... c'est avec soulagement que je constatais que je n'avais pas pris une ride. La quarantaine semble bien passer chez moi !

    ~~~

    Voilà, j'espère que ça vous a plu ~

    Et juste parce que je trouvais ça fun :

    ?

    Lars qui fait de la magie en réparant son portable (j'ai découvert à la fois que le portable pouvait se casser et que la réparation ne se faisait pas du tout avec un tournevis u.u).

    ?

    Et Dragée dans le jacuzzi avec un zombie (ils me haaaaantent) xD


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  • Combler une absence

    - Amandine -

    Moi c'est Amandine Muscadet, je viens de grandir et c'est drôle comme le monde est grand au-delà du berceau ! J'adore ma mère qui s'est occupée de moi pendant si longtemps toute seule... et c'est justement le fait qu'elle l'ait fait toute seule qui m'interroge : pourquoi, contrairement à toutes mes amies du primaire, je n'ai pas de papa ? J'ai rapidement compris en découvrant ça dans un recoin de la maison :

    ?

    Alors... mon papa à moi n'est plus de ce monde ? Je ne le connaîtrais jamais ?

    J'ai demandé à maman de me montrer des photos de papa, elle n'en avait pas beaucoup et ça avait l'air de la peiner que je lui en parle alors j'ai arrêté. Peut-être qu'elle pense que je voudrais la remplacer par un papa imaginaire ? Pourtant c'est pas du tout ça, je voudrais juste avoir deux parents comme tout le monde moi..

    ?

    Je ne comprends pas, je ne connais même pas mon père mais je ne peux pas m'empêcher de me rendre sur sa tombe et, à chaque fois, j'ai envie de pleurer.

    Heureusement, quand ça va mal, j'ai ma soeur avec moi. Lucie est super gentille et super intelligente, elle retient tout ce qu'elle lit et comprend des trucs de grands qui pour moi sont vraiment d'une autre planète ! La maîtresse veut qu'elle saute une ou deux classes mais elle refuse parce qu'elle veut rester avec moi, ma soeur c'est la meilleure ! Bon après, même si c'est un vrai génie, elle passe quand même beaucoup plus de temps devant la télévision que dehors.

    ?

    Bon d'accord, peut-être qu'elle est un peu pantouflarde mais elle déchire, elle a réponse à tout ! Et quand j'ai le moral au plus bas elle sait parfaitement quels mots dire pour me consoler. Même si parfois, tous les mots du monde ne valent pas un câlin.

    ?

    - T'en fais pas Didine, même si on n'a pas de papa, on est là l'une pour l'autre et c'est le plus important non ?

    ?

    Je l'adore ma soeurette.

    L'école, c'est pas facile, je crois que je suis vraiment pas douée pour ça, même si Lucie m'aide ça a du mal à rentrer, en plus je comprends pas toujours ce qu'elle me raconte alors que tout semble si simple pour elle... Bon, y a toujours un avantage à être en primaire, c'est que le lycée a l'air encore plus dur.

    ?

    - Dragée -

    Nick doit avoir les hormones qui lui retournent le cerveau, il ne va franchement pas bien dans sa tête celui-là ! Il m'a abordé l'air de rien et j'aurais mieux fait de me méfier : d'habitude soit il est avec une fille, soit il est avec son frère, et moi ben je dois être un élément du décor.

    J'étais au téléphone avec Victorien quand il est venu me voir, puisqu'il avait l'air de vouloir m'adresser la parole, j'ai raccroché. Je l'ai assez vite trouvé bizarre à sa façon de parler, genre c'était bien la première fois qu'il se montrait un minimum gentil avec moi ! Je voyais bien qu'un truc sonnait faux et j'ai bien fait de me méfier puisque cet imbécile a essayé de m'embrasser ! Oui, moi ! Sa (demi) soeur ! J'étais tellement choqué que je l'ai repoussé violemment en le fusillant du regard.

    ?

    - Non mais ça va pas ?! Je suis ta soeur !

    Il répliqua avec une moue vexée et le ton mauvais :

    - Oh ça va fais pas genre ! On sait bien que c'est pas l'cas sinon maman te considérerais comme telle.

    Je grimaçais, je sais bien que Ludivine ne m'a jamais considérée comme sa fille, mais il n'empêche qu'on a le même père et que c'est  moralement interdit (à raison) ! Je le lui fis amèrement remarquer et je crois qu'il l'a très mal pris. J'ai vite déguerpi avant qu'il ne tente une autre bêtise.

    - Nick -

    Pff, elle me saoule celle-là, d'habitude j'ai aucun souci.

    ?

    J'allais pas la laisser s'en tirer comme ça, je déteste qu'on me dise "non". J'y réfléchissais quelques temps mais j'avais peut-être une petite idée de comment le lui faire payer...

    Je contactais un ami à moi et lui donnais rendez-vous histoire d'être tranquille. Évidemment, à l'écart de la maison, j'avais pas envie que quelqu'un vienne mettre son grain de sel dans mes affaires...

    ?

    Il n'y a pas que Lars sur qui je peux compter, et pour ce que je compte envoyer à Dragée, je peux pas vraiment demander à mon frère. De toute façon maman dit toujours d'elle qu'elle est ingrate, égoïste et que papa a sûrement été trompé par son ex-femme pour avoir une fille pareille. Moi je me fiche bien de qui elle est, c'est pas vraiment comme si je l'avais jamais considéré comme ma soeur, les seules soeurs que j'ai c'est Amandine et Lucie, point. Dragée c'est juste une fille comme les autres qui est tout juste bonne à faire les corvées, alors il est temps que quelqu'un la remette à sa place...

    - Lucie -

    Bonjour ! Moi c'est Lucie Muscadet et, tout comme ma soeur, fraîchement débarquée du berceau. Tout le monde à l'école dit que je suis trop forte et que plus tard, je serais certainement quelqu'un de reconnu. Mais moi ça ne m'intéresse pas tout ça, les grands s'extasient devant la simple solution d'une petite multiplication à deux chiffres, peut-être que les autres élèves de mon âge ne savent pas le résoudre, mais ça ne veut pas dire qu'on doit en faire une montagne. On me dit souvent aussi que je gâche mon temps à traîner devant la télévision plutôt que d'aller jouer dehors ou à la poupée comme les enfants de mon âge... en fait, "de mon âge", ça doit être le mot que j'entends le plus chaque jour. Pourtant, où est le mal dans le fait de regarder les informations ? J'aime bien savoir ce qu'il se passe dans le monde et regarder des séries ou des films, je me demande à chaque fois comment ont fait les réalisateurs pour les effets spéciaux, les acteurs pour simuler la peine ou la mort... En fait, j'aime bien comprendre les choses.

    ?

    Par contre, une chose que je ne comprends pas, c'est pourquoi le salon est une pièce si appréciée et animée de la maison, on n'a qu'une seule télévision j'aimerais pouvoir la regarder sans que le  bras de Lars en plein exercice ne s'immisce dans mon champ de vision ni que la voix de la présentatrice des actualités soit couverte par les discussions de Nick et maman. Déjà que les bruits de bécotage dès le matin c'est pas le top, mais en plus il dépend beaucoup trop de maman selon moi, toujours en train de lui demander de lui acheter quelque chose, de savoir s'il peut inviter une copine... parfois il lui demande même ce qu'on mange ce soir ! Franchement, on s'en fiche non tant qu'on a quelque chose dans le ventre au final ?

    Aussi... j'ai beau avoir la meilleure note en classe et tout retenir de ce que je lis ou vois, je ne sais pas trop ce que je voudrais faire dans la vie. Ma maîtresse me parle d'une grande carrière de scientifique ou médecin, mais j'aime tout autant les énigmes policières, la subtilité de la composition de chansons ou la bravoure des pompiers. Mais bon, j'ai le temps d'y songer qu'ils me disent, sauf que le temps passe vite, trop vite, et ceux autours de moi ne semblent pas s'en rendre compte. Quand on me demande mes passions dans la vie, je ne sais pas quoi répondre non plus, tant de choses m'intéressent... je pense trop peut-être, je devrais laisser les choses se faire...

    Pourtant, il y a vraiment une chose que je voudrais comprendre et changer...

    ?

    Je voudrais comprendre pourquoi ma soeur vient tout le temps devant la tombe de notre père, qu'on n'a même pas connu, alors que ça la rend si triste. Parfois, elle lui parle aussi, elle lui dit à quel point il lui manque, à quel point elle voudrait le voir, le prendre dans ses bras, apprendre à le connaître... même maman n'arrive pas à la consoler, et pourtant je sais qu'elle fait beaucoup d' efforts pour. Ma soeur est définitivement inconsolable devant un morceau de pierre gravé d'un prénom et je n'arrive pas à me mettre à sa place, à comprendre pourquoi. Certes, j'aimerais avoir connu mon père, mais il est parti, aussi grand soit le manque il ne sera jamais comblé, mieux vaut profiter de ce qu'on a à l'heure actuelle non ?

    Ça me fait mal de la voir dans cet état, alors à chaque fois je viens la consoler, mais je sais que ce n'est que temporaire, qu'elle redeviendra triste dès que je retournerais m'assoir sur le canapé. Alors, j'ai décidé de changer ça, même quelque chose que je ne comprends pas, du moins pas encore, il doit y avoir moyen de le changer. Et pour l'instant je n'en vois qu'un seul...

    ?

    - Pleures pas ma Didine, tu sais quoi ? J'ai une idée, si c'est possible, je trouverais le moyen de ramener papa !

    Elle me regarde avec surprise, les yeux encore humides et je lui souris en essayant d'être convaincante :

    - Tu sais, la science fait des progrès formidables, on assiste à des miracles tous les jours, certains journaux parlent de créatures fantastiques et même de fantômes ! Je suis sûre qu'il doit y avoir un moyen de ramener papa !

    - Tu... tu crois ?

    - J'en suis sûre ! Je peux certainement y arriver, je suis un génie non ? Patiente quelques années, je vais apprendre pleins de choses et je trouverais une solution !

    - Merci Lucie t'es la meilleure !

    Après une chaude étreinte, elle me fait remarquer qu'il est tard et qu'il nous faut rentrer sinon maman va nous chercher et ça la peinerait de nous savoir devant cette tombe. Pour la première fois depuis plusieurs jours je vois un sourire franc apparaître sur son visage.

    Je sais ce qu'il me reste à faire.

     

    ~~~

    Voilààà j'espère que ça vous aura plu ^^ La suite le week end prochain normalement, on pourrait d'ailleurs l'intituler "les malheurs de Dragée"... bad


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  • Naïveté.

    - Dragée -

    J'aurais aimé être plus proche de mes demi soeurs, mais on a trop d'écart d'âge, au moins ne me lancent-elles pas de regards hostiles comme Nick ou indifférents comme Lars, et ne me hurlent-elles pas dessus comme Ludivine. Plus les années passent pour moi dans cette maison et plus je me sens seule, mise à l'écart, mon père n'est pas là pour me soutenir et je me retrouve isolée dans un environnement qui ne me souhaite clairement pas dans sa vie. Je ne suis pas très à l'aise non plus au lycée, j'ai quelques amis mais ils ne peuvent pas comprendre tout ce que je traverse. Il y a bien mon meilleur ami, Victorien, mais je ne le vois plus en ce moment, sa classe est en stage, le miens je l'ai déjà fait le mois dernier, en cuisine, et ça me manque un peu nos discussions entre les cours, bien qu'il ne soit absent que pour une semaine.

    Dans ces moments où je me sens seule comme ça, j'aime bien traîner au parc après les cours, même si c'est pour que Ludivine me crie dessus plus tard, je m'en fiche j'ai l'habitude. J'aime bien m'installer sur un banc au calme, à regarder au loin la ville vivre, comme si j'étais dans une petite bulle à l'écart. C'est comme ça que je l'ai rencontré, il s'est assis à côté de moi, l'air de rien, et a gardé le silence un moment, le regard dans le vague. Je ne savais pas quoi dire, c'était assez bizarre comme situation, et j'avais envie de lui adresser la parole.

    Naïveté.

    La conversation est venue naturellement, il s'appelle Jeremy Vorm, c'est le genre de personne avec qui l'on est rapidement à l'aise quand on parle avec.

    Naïveté.

    J'ai appris plein de choses sur lui au fil du temps, il aime la cuisine, comme moi, et il a aussi beaucoup d'humour, une blague ou une pitrerie de sa part me redonne instantannément le sourire.

    Naïveté.

    Nous sommes dans le même lycée, mais pas dans la même classe, cependant nous nous voyons tout le temps après les cours, c'est drôle comme le temps me semble filer en sa présence. A vrai dire, j'ai toujours l'impression que mon coeur bat plus vite quand je parle de lui.

    Naïveté.

    C'est pour cela que le moment où ses lèvres rencontrèrent pour la première fois les miennes, j'eus l'impression que des papillons s'envolaient dans mon ventre, j'étais agréablement surprise. Je lui rendais son étreinte et nous sommes restés un moment l'un contre l'autre, comme si le temps s'était suspendu. Autant dire que les hurlements de Ludivine ne m'ont absolument pas ébranlé ce jour-là.

    A Jeremy, je lui confiais tout, le comportement exécrable de Ludivine, ma solitude, à quel point mes parents me manquaient... il n'avait rien vécu de tout ça, ce n'était pas comme Victorien qui me comprenait, Jeremy lui faisait son possible pour me faire garder le moral, et il désapprouvait tout autant que Victorien ce que je vivais. Je l'aimais... trop, je buvais chacune de ses paroles, j'étais comme dans un autre monde avec lui.

    Pourtant... pourquoi je ne me suis pas méfiée ? Pourquoi je n'ai juste pas dit non ? Il m'a invité chez lui et...

    Naïveté.

    Tout s'est fait comme naturellement... mais si seulement... si seulement j'avais fait plus attention... je le connaissais bien mal...

    Jeremy, lui, n'a pas perdu de temps pour me jeter. Sur le pas de sa porte, il m'a absolument tout dit, sans détour, sans chercher à savoir ce que je pouvais ressentir devant des paroles aussi crues que les siennes.

    Naïveté.

    Autant dire que je me suis prise une claque en pleine figure, je n'étais rien pour lui, juste une "partie de jambes en l'air" comme il disait. Pourtant je lui avais tout raconté, tout ! Je lui avais fait confiance ! J'avais l'impression que quelqu'un avait martelé mon coeur jusqu'à ce qu'il n'en reste que des miettes ! Je me sentais trahie, en colère, je lui ai explosé à la figure, alors qu'avec Ludivine j'avais toujours tout encaissé sans bronché et là, j'ai eu l'impression que des boulons sautaient à mesure que je réalisais l'injustice de la situation.

    Naïveté.

    Tout n'a été qu'une escalade de cris, je commençais à le voir sous son vrai jour, il n'en avait rien à faire de moi, ce n'était qu'un menteur et un arrogant, il me dégoûtait. Finalement, mon énervement passé et après s'être balancé nombre d'insultes à la figure. Je me suis sentie vidée et seulement triste, toute cette explosion de haine n'avait servi à rien.

    Naïveté.

    Alors évidemment, après la colère venait une immense tristesse. Et j'ai voulu savoir pourquoi, pourquoi entre toutes les filles, sans doute mille fois plus intéressantes à ses yeux, il avait fallu que ce soit moi. Il m'a balancé la réponse avec dédain avant de partir, et j'ai appris comme une claque qu'au final toute cette peine que je ressentais à l'instant présent n'avait qu'une seule origine : Nick. Il avait voulu se "venger" je suppose, quel idiot... je n'arrive pas à croire qu'il m'ait fait ça à moi.. je me rends compte de la mauvaise influence de Ludivine, elle a grimpé au point que mes frères et soeurs ne me considèrent pas, eux non plus, comme de leur famille. Je n'ai ma place nulle part... en tout cas pas chez eux.

    Naïveté.

    Je rentrais à la "maison" le coeur lourd, et fut comme d'ordinaire accueillie par une salve de cris de la part de Ludivine, comme quoi il était tard pour rentrer, mais ça ne m'atteignait pas, j'étais déjà vidée à l'intérieur. Je ne savais pas quoi faire, les semaines qui suivirent je ne cessais de ruminer ma naïveté qui m'avait mené jusque là, ceux qui m'entouraient ne me voulaient pas du bien, à présent j'étais avertie...

    Naïveté.

    ...mais trop tard.


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  • Redresser la pente.

    - Dragée -

    C'est la pire des choses qui puisse m'arriver.

    Redresser la pente.

    Je suis... enceinte... enceinte de l'homme qui m'a trahi. Et j'ai à peine dix sept ans, je n'arrive pas à le croire... comment ai-je pu être aussi bête ? Et comment je vais faire ? Si Ludivine l'apprend ça ne changera rien, seulement des cris, ce sera peut-être même pire que d'habitude. Comment gérer ça ? Je ne veux pas d'enfant, pas d'un type que je déteste, pas maintenant...

    Je me retrouve à pleurer toute seule dans une pièce heureusement vide, comment vais-je m'en sortir ? Après plusieurs minutes de sanglots étouffés, je me résigne à redresser la tête et sécher mes larmes. Pour l'instant, personne ne doit le découvrir, je ne veux pas voir leurs réactions, leurs regards... Je dois faire comme si de rien n'était.

    - Ludivine -

    Mes enfants grandissent si vite...

    Redresser la pente.

    Je suis fière d'eux, et j'espère que la fortune que je leur laisserais leur assurera une vie confortable et surtout qu'ils pourront la choisir.

    Redresser la pente.

    Je vois déjà ma grande fille devenir une scientifique de renom, elle qui bat si souvent son frère aux échecs alors qu'elle a à peine neuf ans. Et malgré le fait qu'elle soit si précoce elle continue de tout partager avec sa soeur, même des jeux qu'elle jugerait puérils...

    Redresser la pente.

    Pourtant, bien que je sois si fière d'eux, je sens un noeud me serrer l'estomac, quand je m'approche du miroir le matin...

    Redresser la pente.

    ...je découvre de nouveaux cheveux blancs, une ride de vieillesse, je sens l'âge défiler...

    Redresser la pente.

    Et d'un seul coup, j'ai peur que mes enfants le remarquent, qu'ils me trouvent vieille, défraîchie, avec déjà un pied dans la tombe. Alors je ferme les yeux et je me convaincs que je m'imagine tout ça, j'achèterais des crèmes anti rides et je ferais des colorations, personne ne remarquera quoi que ce soit... Non personne...

    - Dragée -

    Au fil des mois qui passaient je constatais avec appréhension que mon ventre s'arrondissait. Pour l'instant je pouvais encore le cacher derrière de larges vêtements mais je savais que ça n'allait pas durer... j'avais raison.

    Redresser la pente.

    C'est alors que je profitais d'une petite pause que j'entendis soudain des pas s'accélérer derrière moi. Que ce soit mon ventre qui ressortait un peu sous mon maillot ou bien ma démarche Ludivine m'est tombée dessus, et à présent la voici de nouveau en train de hurler. Mais cette fois-ci plus que toutes les autres j'ai peur : que va-t-elle faire ?

    Redresser la pente.

    - Toi ?! Je rêve ou tu es... sale petite traînée tu tiens vraiment de ta mère !

    Elle continue sur une avalanche de cris et d'insultes et je n'arrive pas à en placer une, je ne parviens pas me justifier. Je prie pour que l'orage passe mais rien n'y fait sa voix monte de plus en plus dans les aiguë, elle est complètement hystérique.

    - Je ne veux plus jamais te revoir mettre les pieds dans MA maison, DEHORS !

    Redresser la pente.

    Je ne l'aurais pas cru mais... elle l'a vraiment fait. Me voilà en train de franchir le portail de la maison de mon père, elle ne m'autorise même pas à me changer ni prendre d'autres affaires non... me voilà en maillot de bain sur le bord de la route à regarder d'un air ahuri Ludivine qui a refermé le portail et me hurle de dégager d'ici, de ne jamais revenir.

    Cela rameute mes frères et sœurs et, en voyant Nick dans l'encadrement de la porte, je sens mes yeux me piquer, tout est de sa faute ! Non... tout est de la faute de Ludivine, c'est elle qui a éduqué mon frère ainsi, c'est sa faute à elle s'il est comme ça à présent, s'il m'a fait tout ça... Je sens les larmes rouler sur mes joues et détourne le regard pour fuir, fuir le plus loin possible de cette maison, j'entends Ludivine me hurler encore quelques injures mais ça ne m'atteint plus.

    Ma vue est brouillée, je ne vois pas bien la route, je sens juste le goudron qui m'égratigne les pieds, le froid qui commence à me mordre la peau. Je m'arrête à bout de souffle et me laisse tomber sur le bord de la route, l'herbe me chatouille les cuisses et je fonds en larmes. J'ai peur du fait de me retrouver dehors, pourtant, étrangement, quelque part je suis soulagée, soulagée d'avoir enfin quitté cet enfer dans lequel je vis depuis dix sept ans. D'un certain côté, me voilà enfin hors des griffes de la femme qui a brisé ma famille et détruit ma vie. Ma vie... il n'en reste plus que des miettes, comment est-ce que je vais faire maintenant ? Je suis toute seule, à la rue et je n'ai rien sur le dos, tous les passants me dévisagent vu ma tenue mais ils se contentent de me dépasser en me contournant telle une pestiférée, sans plus se préoccuper de mon existence.

    Comment vais-je faire ? Non... je ne suis pas seule, il me reste quelqu'un... et c'est la seule personne sur qui je peux encore compter, le seul qui me comprendra...

    Redresser la pente.

    J'arrive avec appréhension devant son immeuble, je suis ridicule dans cette tenue, mais je ne sais pas quoi faire, je ne peux me tourner vers personne d'autre, il est le seul en qui je peux encore avoir confiance... mais s'il me trahissait lui aussi ? Comme Jeremy ? Non... non, Victorien ne me ferait pas ça, on se connait depuis longtemps maintenant... il n'est pas comme lui...

    Malgré ce que je pense, c'est la gorge serrée que je frappe à la porte de son appartement, je croise les doigts pour que son père ne soit pas là, mais normalement à cette heure il devrait être au travail. Dès qu'il m'aperçoit, Victorien se dirige vers moi avec un air clairement surpris sur le visage.

    Redresser la pente.

    - Dragée ? Mais... qu'est-ce que tu fais là ? Et pourquoi en... ?

    Il n'a pas le temps de terminer sa phrase et moi d'articuler deux mots que je fonds en larmes, sans comprendre pourquoi me voilà toute retournée devant le seul visage amical que je connaisse. Il ne cherche pas à poursuivre ses questions et m'attire simplement contre lui pour me prendre dans ses bras, et me voilà à sangloter comme une enfant contre son torse. Je me sens mal à l'aise, ridicule, mais il fallait bien que ça sorte, c'était juste la goutte de trop.

    Redresser la pente.

    Quand enfin mes sanglots cessent, je me détache de lui et renifle avant de lui expliquer tout ce qui m'est arrivé ces derniers mois et que je ne lui avais pas dit, Jeremy, Nick, Ludivine... tout, et c'est comme si je venais de partager un énorme poids qui me pesait depuis longtemps, je me sens un peu soulagée. Je finis par conclure, la voix encore un peu tremblante :

    - ...voilà tu sais tout. Je ne sais pas quoi faire Victo, je ne peux plus retourner "chez moi", j'ai fait la plus grosse bêtise de ma vie et je me retrouve à la rue et sans rien...

    Redresser la pente.

    - Hum... ok, tu ne peux clairement pas retourner chez Ludivine... et ta mère ? Je veux dire, ta vraie mère, elle pourra peut-être t'aider non ?

    Étrangement je sens comme un étau me serrer la gorge, ma mère... cela fait si longtemps que je ne lui ai pas parlé, depuis que papa est mort, je me suis peu à peu détachée d'elle, je ne peux pas débarquer comme ça chez elle, je n'ai même pas mon portable sur moi pour la prévenir...

    Redresser la pente.

    - Je ne sais pas si je peux... cela fait si longtemps que je ne l'ai pas vu, que penserait-elle de moi... de mon état...

    Je n'osais pas vraiment le dire à voix haute, mais j'avais vu la réaction hystérique de Ludivine, pire que d'ordinaire, qu'en penserait ma mère...

    Victorien me coupa dans mes pensées sombres.

    Redresser la pente.

    - Arrête de t'en faire, c'est ta mère elle ne peut pas te détester, puis, tu discutais souvent avec elle avant non ? Tu sais que c'est une bonne personne, elle saura t'aider.

    Je déglutis sans rien dire, sans doute a-t-il raison, quel choix ai-je de toute façon ? J'inspire un grand coup avant de bredouiller :

    - D'accord, je... je vais faire ça...

    - T'en fais pas je te dis, je vais te prêter des affaires et on va demander un taxi, tu sais où elle habite ?

    Je hoche lentement la tête, je n'avais pourtant jamais osé lui rendre visite, me contentant de conversations téléphoniques qui se sont raréfiées au fil du temps... j'étais restée coincée dans mon monde, à subir en silence, pour qui est-ce que je me prenais ? Une héroïne peut-être ? Je ne peux décidément pas m'en sortir sans aide...

    Une fois arrivée à l'adresse que j'avais dû dépoussiérer dans un coin de ma mémoire, je me figeai sur le pas de la porte. C'est ici que ma mère habite ? Je savais qu'elle avait refusé toute aide financière de mon père mais ça m'étonnait quand même, me serais-je trompée d'endroit ? J’essuie mes mains moites contre un jean trop grand pour moi et frappe, appréhendant l'accueil qui me sera fait...

    Redresser la pente.

     

    - Nick -

    Je crois que personne à la maison n'a vraiment compris ce qu'il venait de se passer à peine une heure plus tôt. On a l'habitude que maman crie sur Dragée, mais elle ne l'avait jamais fichu dehors. Du coup, à présent qu'elle semble s'être calmée, je m'approche d'elle pour en savoir plus.

    Redresser la pente.

    - Hum... maman ?

    - Oui ?

    - Pourquoi avoir mis Dragée à la porte ?

    Elle se tourne vers moi et je vois un éclair de rage contenue passer dans ses prunelles aux couleurs du crépuscule dont nous avons tous hérité avec mon frère et mes sœurs.

    Redresser la pente.

    - Cette petite traînée est enceinte... enceinte bon sang ! Quand je pense que j'ai hébergé une telle petite idiote sous mon toit... !

    Le reste de sa phrase se perdit dans un grognement refoulé, je la regardais sortir de la pièce, fulminante, et c'est comme si un sceau d'eau froide venait de s'abattre sur ma tête. Je me saisis de mon téléphone portable et compose un numéro le plus vite possible.

    Redresser la pente.

    - Allô ? Jeremy ?

    - Nick ? Qu'est-ce que tu veux ?

    Je me sens bizarrement énervé et lâche sèchement :

    - Dis donc t'as jamais appris à te protéger ?

    Évidemment, le blond de l'autre côté du combiné ne me suis pas vraiment.

    - Qu'est-ce que tu racontes ?

    - T'as foutu ma s... Dragée enceinte espèce d'andouille !

    Cette fois c'est une vois irritée qui me répond :

    - Hé me saoule pas hein ! Je te rappelle que c'était ton idée ! Ça c'est pas mon problème !

    - Mais...

    Redresser la pente.

    - Bah de toute façon tu t'en fous non ? C'pas comme si c'était vraiment ta soeur, tu l'dis tout le temps. Laisse-la se démerder, moi en tout cas j'ai autre chose à faire que de discuter d'cette nana. Hé avec un peu de chance ça lui filera de la poitrine, elle est plate comme une planche de fer à repasser sérieux !

    Je commence à me sentir franchement mal à l'aise, je lâche la voix soudain un peu cassée :

    - Euh... à plus hein...

    - Ouais c'est ça ch'o !

    Il raccroche et je me surprends à me mordiller nerveusement la lèvre inférieure, je crois que cette fois j'aurais pu m'abstenir de jouer les durs...

     

    ~~~

    Suite au prochain épisode ~

    Z'avez le droit de détester Jeremy, et Ludivine, et Nick, et qui vous voulez y sont tous méchants chez moi sauf les innocents qui s'en prennent plein la tronche ^^'


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